Tous les textes : Franck sauf ** Aurélien Foucault

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Cette peur ne m'appartient plus
Regarde, je la jette contre l'arbre
Les yeux fermés, j'ai déjà trop bu
De ces pleurs sans partage

Excuse-moi, j'apprends ton langage
Sur la route qui serpente mon crâne
Donne-moi des clés, un paysage
Ou je me perds, m'égare, me disperse

La seule beauté demeure à
La seule promesse demeure à
La seule beauté demeure à

Donner / recevoir
Aimer / émouvoir

Pas des nôtres

Je ne l'ai pas vu depuis six mois
Six mois sous le sol
A tenter de survivre

Des semaines sans regarder plus loin
Que le jour suivant
Le trottoir d'en face

J'aimerais me dire qu'il vit encore
Qu'on se retrouvera
Après ce gâchis

Quiconque sort risque sa vie
Pour trouver du bois
De la nourriture

Ainsi passent les jours comme un sursis
Les tirs, les explosions
En décor sonore

Je me souviens de ces instants
Tout flottait, nous avions le temps
De rire, s'aimer, d'être vivants

J'aimerais me dire qu'il n'est pas devenu
Un être sanguinaire
Comme tant d'autres

Pas des nôtres

Le 1/4 d'heure...

La tête se détache par moments
Gravite autour des fragments
Du portrait laissé là

Les épaules nues
Le dos cambré
La longue robe noire
Les bas des cimes
Les genoux découverts
Enveloppe infime
Un corps de violoncelle
En suspens...

Miss

Tu ne peux parler
De ce qui te ronge
Tu ne veux t'étendre
Alors tu inondes
D'encre les feuilles blanches

Alignées une à une
Parcourues
A la recherche
D'une issue

Tu restes à l'abri
Des vents dominants
Tu ne veux t'éloigner
De ton île sanctuaire
Aux senteurs rassurantes

Des moments passés
A écrire les autres
Pour espérer
Vivre un peu plus

Désarroi

On se prend tout sur la gueule
Et on devrait ne rien dire
Et penser à autre chose
Qui nous détendrait bien

Il y va de l'avis général
Qu'on avale sans recracher
Qu'on acquiesce sans broncher
Mes amis, c'est bien normal

Alors en plein désarroi
Sans arme et sans voix
C'est parfois mal aisé
D'imposer ses idées

A few questions too much **

That was a few questions too much
And his voice faded
That was a few sorrows too late
And her voice trembled

A sigh
and a quiet and moving whisper
The sky was red
and would never cease to be.

Autopsie

Tu dis n'avoir pas le temps
Ce moment que je hais
Après d'autres passés à déconner
Un temps pour rire, l'autre pour se vautrer
Dans le souvenir maladroit d'un jour suspendu
A tes lèvres plus de sourire

Plus d'appel à l'humeur taquine
Pour ne rien raconter avec désinvolture
Des instants volés aux yeux complices
De tant d'égards pour peu d'histoire
Vidée de sa propre chair

Le malaise s'instaure quand le mot s'habitue
A ne plus s'aventurer en terres inconnues
Sur le fil, des falaises pour mieux sauter
A redevenir ce qu'il a toujours été
Morne et sans relief

Je sais bien qu'il est trop tard
Pour oser prétendre un meilleur sort
D'une sirène à peine effleurée
Une fois de plus rien ne se passe
Rien ne se passe

Sous la peau

Tous les mots sonnent faux aujourd'hui
Comme un verre en plus efface l'ennui
Comme la tête résonne de mille maux
Rien ne va plus sous cette peau

Les voix se dérobent au contour d'une larme
Si l'on pouvait parfois poser les armes
S'il est bien plus facile d'être lâche
Je veux garder un souvenir sans tache

Des moments de joie